Etymologie |
ἀναρίθμητον : nominatif singulier de ἀναρίθμητος, ος, ον « innombrable, immense ». Le mot est composé du préfixe à valeur privative ἀν- et de la racine αριθμ- de ἀρίθμος « le nombre ». Plusieurs termes en français sont issus de cette racine : arithmétique, partie des mathématiques qui étudie les propriétés et les relations des nombres, arithmologie, science des nombres et des grandeurs en général, logarithme, dans lequel l’élément –λογ- a un des nombreux sens du nom ὁ λόγος : « proportion, rapport ».
En grec ancien le nom propre ἡ Ἠχώ désigne une nymphe liée à la légende de Pan et de Narcisse… Poussin, Echo et Narcisse (1650) Quelques termes scientifiques sont construits sur cette racine : échographie, méthode d’exploration médicale utilisant la réflexion des ultrasons et dans le cas particulier d’une échographie du cœur, échocardiogramme. Ne pas confondre échographie et écographie ! Ce dernier terme a pour racine le nom de la maison ὁ οἶκος et signifie « description de l’habitat naturel ».
Cette racine apparaît sous les deux formes -phon- / phono-. Elle est représentée dans cinq domaines :
γυμνῶν : génitif pluriel de γυμνός, ή, όν « nu, non vêtu » On retrouve, formés sur cette racine, gymnase, gymnastique, gymnaste, qui nous rappellent que les Grecs pratiquaient le sport nus. En Allemagne, le gymnasium est un établissement d’enseignement secondaire qui correspond à nos collège et lycée.
ἡ ἐπιφάνεια : nominatif singulier « l’apparition ». Le terme grec est composé d’un préfixe ἐπι et de la racine du verbe φαίνω « montrer ». En français l’Épiphanie représente dans la religion catholique la manifestation de Jésus-Christ aux Rois mages venus l’adorer. Le mot désigne la fête qui commémore cette adoration, le 6 janvier. On l’appelle aussi « jour des Rois ». En grec moderne, επιφάνια signifie avant tout la surface (de la Terre, par exemple) ; ce sens existait aussi en grec ancien (tout ce qui apparaît à la surface). En Grèce, la fête porte le nom de Θεοφάνια. La Τhéophanie, c'est la manifestation de Dieu. À Chypre la fête s’appelle aussi Φωτα « Fête des lumières » car autrefois on baptisait ce jour-là les enfants qui étaient « éclairés » par leur baptême. Dans les pays où se pratique la religion orthodoxe, on célèbre ce jour-là, en une très grande fête le baptême de Jésus dans le Jourdain. Cet événement s'est déroulé une trentaine d'années après sa naissance. Ce n'est pas une fève que l'on tire d’une galette, mais une croix que l'on repêche dans l'eau. Le prêtre lance une croix et c'est au premier baigneur qui la retrouve... ( ἡ) κίνησις : nominatif singulier « le mouvement ». Cette racine apparaît dans la langue française sous deux formes : - la première est ciné- dans cinématique la science du mouvement ou cinématographe, étymologiquement « l’écriture du mouvement » qui est abrégé en cinéma, puis ciné. Ces abréviations sont devenues ensuite des éléments lexicaux référant au cinéma dans cinémathèque, cinéaste, cinéphile… - la seconde est kine- dans les mots qui ont été composés d’abord en langue anglaise : c’est le cas de kinésithérapie, le traitement et la rééducation par la mise en mouvement ou de télékinésie, l’action de mouvoir les objets à distance.
χρυσοῖς : datif masculin pluriel de l’adjectif contracte χρυσοῦς, ῆ, οῦν « d’or, en or ». Le nom qui correspond est ὁ χρυσός, οῦ « l’or ». On trouve cette racine dans quelques mots français : chrysalide sans doute nommée ainsi à cause de sa ressemblance avec un bijou en or, chrysanthème, étymologiquement « la fleur d’or » (τὸ ἄνθος « la fleur ») ou encore dans l’adjectif chryséléphantine à propos d’une statue d’or et d’ivoire. La statue chryséléphantine de Zeus olympien, réalisée par Phidias était la troisième des sept merveilles du monde. La statue assise, qui mesurait 12 mètres de hauteur, reposait sur une base de 1 mètre et un piédestal de 2 mètres de hauteur. La chevelure, la barbe, les sandales et la draperie qui enveloppaient le corps de Zeus étaient en or et sa peau en ivoire. Le trône d'ivoire et d'ébène, qui comportait des pierres précieuses, était orné avec des inscriptions. Dans sa main droite, Zeus tenait la figurine de Victoire (Athéna Niké, déesse de la victoire) en ivoire et en or, et dans sa main gauche un sceptre surplombé d'un aigle. Ses sandales étaient également faites en or. La légende raconte que Zeus aurait envoyé des coups de tonnerre pour signifier son approbation.
κατακεκοσμημένοι : participe parfait moyen-passif au nominatif masculin pluriel de κατακοσμέω -ῶ « arranger, mettre en ordre, garnir, parer. » Pour les Grecs anciens, ὁ κόσμος représente l’ordre, l’ordonnance harmonieuse de l’univers et a également le sens de « parure, ornement ». Les deux sens de cette racine se retrouvent dans notre vocabulaire puisque cosmonaute ou cosmopolite, littéralement « citoyen du monde » ont la même origine que cosmétique ou cosmétologie, l’étude de ce qui a trait aux produits de beauté. C’est de la même racine qu’est issu le prénom Côme en passant par le prénom grec Kosmas. παρωξύνοντο : 3ème personne du pluriel de l’imparfait passif de παροξύνω « aiguiser contre, exciter contre, irriter, mettre en colère ». On trouve dans ce verbe composé la racine de ὀξύς, « aigu, pointu ». La forme composée a donné en français le terme paroxysme qui avait d’abord un sens médical désignant la période d’une maladie où les symptômes sont les plus aigus, un accès, une crise. Depuis 1831 le mot est attesté avec le sens du « plus haut degré d’une sensation » et aujourd’hui est synonyme de « maximum », avec le sens large du « plus haut degré d’un phénomène ». |