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Sachant cela, Héraclès se rendit à Tirynthe, et accomplit tout ce qu’Eurysthée lui ordonna. Le premier travail qui lui fut imposé fut de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce et invulnérable, née de Typhon. Ainsi Héraclès s’en alla affronter le lion et gagna Cléones, où il fut l’hôte d’un ouvrier agricole, Molorchos. Ce jour-là, ce dernier s’apprêtait à offrir une victime en sacrifice, mais Héraclès lui dit d’attendre trente jours: s’il revenait sain et sauf de la chasse, Molorchos devrait sacrifier à Zeus Sauveur; et si au contraire il périssait, Molorchos devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant que héros. Arrivé à Némée, Héraclès suivit les traces du lion et commença à le frapper avec ses flèches; mais il comprit immédiatement qu’il était invulnérable: aussi mit-il sa massue sur son épaule, et le suivit-il. Le lion se réfugia dans une grotte à deux entrées. Héraclès en condamna une et entra par l’autre; il s’approcha du fauve, le saisit au cou et l’immobilisa; et il lui serra si fort la gorge qu’il mourut étouffé. Puis il souleva le lion sur ses épaules et retourna à Cléones. Là, il rencontra Molorchos qui, parce que c’était le dernier jour, s’apprêtait à accomplir le sacrifice en l’honneur d’Héraclès mort; tous deux sacrifièrent à Zeus Sauveur. Ensuite Héraclès porta le lion à Mycènes. Eurysthée, terrifié par la force du héros, lui interdit dès lors l’entrée de sa ville: les résultats de ses exploits devraient dorénavant être exposés devant les portes. On dit aussi qu’Eurysthée, trop effrayé, s’était caché dans une jarre de bronze, qu’il avait fait apprêter sous la terre. Et ses ordres, pour les autres exploits d’Héraclès, il les donna de cet endroit, par la voix du héraut Coprée, le fils de Pélops l’Éléen. Coprée avait tué Iphitos: exilé, il avait gagné Mycènes; purifié par Eurysthée, il s’était établi dans la cité.