Grammaire

 

 

Le participe : morphologie et syntaxe, première approche !

a) Le grec emploie très fréquemment le participe comme le prouve ce seul texte. Il peut même très souvent avoir une valeur plus forte que le verbe conjugué à un mode personnel, ce qu'il faudra souvent rendre dans la traduction. On peut trouver des participes à la voix active, à la voix passive, à la voix moyenne. Le participe peut aussi se charger d'une valeur de temps ou d'aspect et se trouve ainsi au présent, au futur, à l'aoriste et au parfait.

b) Le participe peut, en tant qu'adjectif, être épithète et attribut ; capable de se substantiver, il équivaut grâce à l'article qui l'accompagne alors à un nom ; par ailleurs, équivalant logiquement à de véritables subordonnées, il peut exprimer les diverses circonstances qui accompagnent l'action, mais sans cesser d'appartenir à la proposition indépendante ; enfin, il peut avoir , à l'égard du reste de la phrase, une autonomie si complète qu'il contribue à former des tournures absolues comme avec le génitif absolu.

c) Le participe peut être défini comme la forme adjective du verbe, et à ce titre se décline comme n'importe quel adjectif en fonction des règles d'accord habituelles.

d) Le participe présent est formé sur le thème du présent à l'aide d'un suffixe. Il se décline au masculin comme des mots de la troisième déclinaison tandis que le féminin se décline sur le modèle ἡ θάλασσα, ης. Nous trouvons ainsi dans le texte

προποδίζων, au nominatif masculin singulier

διαξαίνουσα, au nominatif féminin singulier.

e) Les participes futur et aoriste sont formés respectivement sur les thèmes de futur et d'aoriste et vont suivre les mêmes écarts de déclinaison entre le masculin et le féminin qu'au présent.

ἐπιβάλλουσα au féminin sur le modèle ἡ θάλασσα, ης

f) La voix passive et la voix moyenne connaissent très logiquement des participes, identifiables aisément à des désinences particulières. Pour simplifier dans un premier temps, vous pouvez retenir le suffixe - μενο- qui s'ajoute au thème du présent au passif comme au moyen. Il se décline alors, comme tous les participes en -μενος sur le modèle ἀγαθός,ή, όν.

g) Tous les verbes forment leurs participes parfaits de la même façon : le radical du parfait est suivi, à l'actif, des désinences -ώς, -υῖα, -ός, et au médio-passif des désinences -μένος, -μένη, -μένον. La déclinaison est celle des adjectifs.

τοῖς γινομένοις, participe substantivé au neutre datif pluriel

τὰ ὁρώμενα, participe substantivé au nominatif neutre pluriel

Les degrés de signification :

Les adjectifs ont en grec, comme en latin et en français, trois degrés de signification : le positif, le comparatif et le superlatif. Le comparatif et le superlatif sont indiqués par des suffixes. En grec, l'article permet de distinguer le superlatif relatif du superlatif absolu.

Le grec possède deux catégories de suffixes :

- le suffixe -τερο pour le comparatif et le suffixe -τατο pour le superlatif, pour la plus grande part des adjectifs.

- le suffixe -ιον pour le comparatif et le suffixe -ιστο pour le superlatif, réservés à des adjectifs de la troisième classe et à quelques exceptions de la première classe.

Selon la quantité de la voyelle du thème, deux modes de construction se retrouvent.

σοφός, sage

σοφώτερος, plus sage

σοφώτατος, très sage

ὁ σοφώτατος, le plus sage

ἐπαγωγός, séduisant

ἐπαγωγότερος, plus séduisant

ἐπαγωγότατος, très séduisant

ὁ ἐπαγωγότατος, le plus séduisant

Les comparatifs en -τερος se déclinent sur le modèle δίκαιος, δικαία, δίκαιον.

Les superlatifs en- τατος et - ιστος se déclinent sur le modèle ἀγαθός, ἀγαθή, ἀγαθόν.

Règle d'accord :

Quand le sujet est au pluriel neutre, le verbe se met au singulier, en raison d'une ancienne identité entre la désinence du neutre pluriel et celle d'un ancien collectif singulier indo- européen.

Ἐξέπληττε τὰ ὁρώμενα, (les choses vues) le spectacle étonnait