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Le charme de ce spectacle était encore accru par un léger souffle de vent qui caressait doucement sa délicieuse chevelure flottant sur son cou et en soulevait les boucles sur son front, tandis qu'elle appliquait le pan de sa chlamyde sur la croupe du cheval et sur les cuisses du cavalier. On aurait dit que le cheval lui-même était conscient de la beauté de son maître et comprenait que c'était un honneur que de porter le plus beau des cavaliers, tant il balançait l'encolure, pointait les oreilles sur sa tête, et imprimait à ses sourcils un mouvement hautain, tandis qu'il portait ce cavalier qui le transportait de fierté. Il avançait, docile aux rênes, se balançant alternativement sur une épaule et sur l'autre, frappant légèrement le sol de la pointe du sabot, d'une allure calme et rythmée. Tout le monde fut frappé de stupeur à ce spectacle et chacun accordait à ce jeune homme la palme du courage et de la beauté.(...)

« Lorsque parut la fille du matin, l'Aurore aux doigts de roses », aurait dit Homère, lors, donc, que du temple d'Artémis sortit la belle et sage Chariclée, alors nous sûmes que même Théagène pouvait être surpassé, mais qu'il ne pouvait l'être que dans la mesure où la beauté féminine toute pure peut être plus captivante que celle du premier d'entre les hommes. Elle était montée sur un char attelé d'un couple de boeufs blancs ; elle était vêtue d'une tunique pourpre qui lui tombait jusqu'aux pieds et qui était brodée de rayons d'or.