Cette dernière leçon vous permettra de réfléchir à l'importance du participe dans la langue grecque et de compléter ce que vous avez déjà vu, au cours de vos lectures, pour la formation des temps avec augment.

I°) Le participe grec

Il peut être défini, nous l'avons déjà dit, comme la forme adjective du verbe ; il exprime une qualité rendue par le verbe. Ainsi le verbe νικᾶν, infinitif, traduit l'action de vaincre tandis que le participe νικήσας exprime, à la manière d'un adjectif qualificatif, une qualité, celle d'"avoir vaincu".

Ce mode peut alors remplir dans une proposition indépendante plusieurs fonctions essentielles :

a) en tant qu'adjectif, il est épithète ou attribut.

πάθος ἐρωτικὸν ἐν Συρακούσαις γενόμενον διηγήσομαι.

Le participe lui -même développé par un complément circonstanciel apporte une précision sur le nom πάθος

b) précédé de l'article, substantivé, il équivaut à un nom.

ὁ γράφων, celui qui écrit, l'écrivain

c) équivalent à de véritables propositions subordonnées, il peut exprimer les diverses circonstances qui accompagnent l'action.

θηρῶν ἐν ἄλσει θέαμα εἶδον,

le participe exprime une circonstance temporelle liée à l'action du verbe principal

Ἡμῖν δ´ ὁ θεὸς παράσχοι σωφρονοῦσι τὰ τῶν ἄλλων γράφειν

Le participe précise la quatité du complément , des êtres capables d'éprouver une sagesse...

ἂν ἐδείκνυν ὕβρεις ἐξ ἔρωτος παθών

Le participe exprime ici la cause et introduit l'explication du verbe de la proposition...

d) il peut enfin, dans une autonomie complète par rapport à la phrase, former une tournure absolue, dont l'exemple le plus significatif est le génitif absolu.

Ταῦτά μου λέγοντος, νεανίσκος ... ἔφη

Le participe au génitif joue le rôle d'un verbe dans une subordonnée temporelle

II°) L'augment

L'imparfait et l'aoriste au mode indicatif ont recours à la présence de l'augment. N'oubliez pas que ces mêmes temps à d'autres modes (subjonctif, infinitif, participe...) ne présentent pas d'augment.

Nous vous renvoyons au diaporama suivant pour revoir les règles de composition pour les verbes simples, les verbes composés, les verbes dont l'initiale est une voyelle ou un ῥ.

  1. L'augment syllabique, appelé ainsi parce qu'il ajoute une nouvelle syllabe :
    ἔφυγεν
  2. L'augment "temporel" :
  • Verbes à voyelle initiale : l'augment allonge la voyelle (α // η ; ε// η ; ο//ω)
  • Verbes à diphtongue initiale : l'augment allonge la voyelle et modifie donc la graphie (αι//ῃ ; αυ//ηυ ; οι //ῳ ; ευ //ηυ ou ευ )
  • Restent inchangées dans la graphie, les initiales : η ; ω ; ι ; ει ; ου
  • Verbes dont l'initiale est ρ : la lettre est doublée après l'augment

Pour les verbes composés, l'augment se place entre le préverbe et le verbe, ce qui peut s'accompagner de quelques modifications.

  • Préverbes à voyelle finale : élision
    διέτρεχε ...
    παρέρρει ou κατέρρεον
  • Préverbes à consonne finale : modifications ;
    ἐκ devient ἐξ devant l'augment :
    ἐξεπονησάμην
    ἐν et σύν : le ν final peut reprendre sa forme initiale.
    ἐμμένω, ἐνέμενον
    συγγίγνώσκω, συνεγίγνωσκον