Introduction

Athénée, Ἀθήναιος, est né à Naucratis, en Égypte, vers 170 ap. J.-C., et est mort au IIIe siècle; il est considéré comme un érudit et grammairien.

"Les seuls éléments que nous connaissons sur Athénée proviennent de son œuvre. Né en Égypte, probablement sous Marc-Aurèle, il aurait fait ses études à Alexandrie où il aurait vécu de 170 à 230. Il se serait ensuite établi à Rome, où il rédige son ouvrage, Δειπνοσοφισταί « le banquet des sophistes », allusion aux Propos de table de Plutarque et au Banquet de Platon.

Cette oeuvre regroupe une série de conversations tenues lors d'un dîner fictif que l'ouvrage place à Rome, au début du IIIe siècle: avant la mort d'un personnage décrit comme « Galien » (soit en 199 pour le Galien historique) et après la mort d'« Ulpien. Il comprend quinze livres au cours desquels « Athénée », le narrateur, raconte à un interlocuteur nommé Timocrate les conversations du fameux dîner. Timocrate lui-même ne s'exprime qu'à une seule reprise, au début du livre I, mais « Athénée » s'adresse à lui au début et à la fin de la plupart des quinze livres. Le livre est essentiellement une collection d'anecdotes et de citations, sous le prétexte d'un banquet donné par le riche P. Livius Larensis, où les nombreux convives, fin lettrés, discutent de sujets variés. Ces convives sont aussi bien des auteurs contemporains que d'illustres morts: ainsi Platon, dans son Tééthète, avait ressuscité Protagoras pour les besoins de l'œuvre. Sont nommés Galien, Ulpien, Masurius Sabinus (l'un des auteurs du Digeste), Zoïle (critique d'Homère), Plutarque, etc... Les auteurs ainsi cités sont parfois à demi-déguisés par Athénée, par précaution: ainsi, Zoïle ne se préoccupe jamais dans l'œuvre de questions homériques, pourtant son seul titre de gloire; Plutarque est présenté comme un simple grammairien; Démocrite n'est pas mentionné comme natif d'Abdère, mais de Nicomédie. Réunis autour d'une même table, ces auteurs discutent à coup de citations d'auteurs anciens sur un très grand nombre de sujets (l'organisation des repas, les mets, le luxe, l'ostentation...).

Cette compilation d'Athénée est précieuse, car on estime à 1 500 le nombre d'ouvrages cités, dont la grande majorité sont aujourd'hui perdus, pour environ 700 auteurs représentés. La plupart des citations sont attribuées à un auteur et référencées. Les citations longues ont probablement été relevées par Athénée directement, au cours de ses lectures: on ne connaît aucune autre compilation de citations de ce type. En revanche, les citations plus courtes, plus particulièrement celles qui touchent à la lexicographie et à la grammaire, sont probablement issues de sources de seconde main."

L'auteur , dans ce livre, en vient à évoquer des courtisanes célèbres dont Phryné, maîtresse de Praxitèle...

 

Tête d'Aphrodite « Kaufmann », variante de l'Aphrodite de Cnide

dont Phryné aurait été le modèle, v. 150 av. J.-C., musée du Louvre