Pour prolonger votre lecture, un texte de Pline l'Ancien tiré des Histoires Naturelles (XXXIV, 69-71)

 

69 Praxiteles quoque, qui marmore felicior, ideo et clarior fuit, fecit tamen et ex aere pulcherrima opera: Proserpinae raptum, item catagusam et Liberum patrem, Ebrietatem nobilemque una Satyrum, quem Graeci periboëton cognominant, et signa, quae ante Felicitatis aedem fuere, Veneremque, quae ipsa aedis incendio cremata est Claudii principatu, marmoreae illi suae per terras inclutae parem, 70 item stephanusam, pseliumenen, Oporan, Harmodium et Aristogitonem tyrannicidas, quos a Xerxe Persarum rege captos uicta Perside Atheniensibus remisit Magnus Alexander. fecit et puberem Apollinem subrepenti lacertae comminus sagitta insidiantem, quem sauroctonon uocant. spectantur et duo signa eius diuersos adfectus exprimentia, flentis matronae et meretricis gaudentis. hanc putant Phrynen fuisse deprehenduntque in ea amorem artificis et mercedem in uultu meretricis. 71 habet simulacrum et benignitas eius; Calamidis enim quadrigae aurigam suum inposuit, ne melior in equorum effigie defecisse in homine crederetur. ipse Calamis et alias quadrigas bigasque fecit equis semper sine aemulo expressis; sed, ne uideatur in hominum effigie inferior, Alcumena nullius est nobilior.

20 Praxitèle, plus heureux et aussi plus célèbre dans le marbre, a fait cependant, en airain même, de très beaux ouvrages : l'Enlèvement de Proserpine, Cérès Cataguse (ramenant sa fille des enfers), Bacchus, l'Ivresse, et avec elle un Satyre célèbre que les Grecs surnomment Periboetos (le Renommé), les statues qui étaient devant le temple du Bonheur, une Vénus qui périt avec le temple dans un incendie sous le règne de Claude, et qui égalait sa Vénus de marbre si renommée dans le monde entier. 21 II est encore l'auteur de la Stéphuse (femme tressant des couronnes), de la Spilumène (femme malpropre), d'un esclave portant du vin, des tyrannicides Harmodius et Aristogiton (statues que Xerxès avait enlevées, et qu'Alexandre le Grand, après la conquête de la Perse, renvoya aux Athéniens), d'un jeune Apollon qui guette avec une flèche un lézard se glissant près de lui, et qu'on appelle Sauroctone. On: admire de lui deux statues exprimant des sentiments opposés, une matrone en pleurs et une courtisane dans la joie : on pense que cette dernière est Phryné; on prétend voir dans la statue l'amour de l'artiste, et sur le visage de la courtisane la récompense. 22 Une statue témoigne aussi de la bonté de son coeur : il a fait le cocher dans un quadrige de Calamis, pour que cet artiste ne parût pas avoir moins bien réussi dans la représentation de l'homme qu'il ne faisait dans celle des chevaux. Ce même Calamis a exécuté aussi d'autres quadriges et des biges, et pour les chevaux il est toujours resté sans rival. Mais qu'on ne croie pas qu'il ait été inférieur aux autres dans la figure d'homme; il n'y a point d'Alcmène plus célèbre que la sienne.