Exercice de commentaire

Voici l'extrait de l'élégie X de Tibulle. Après avoir lu le commentaire qui vous en est proposé, vous comparerz ces vers à ceux que vous avez découverts lors de létude du texte 4 de votre séquence. Vous pourrez montrer comment la haine de la guerre se retrouve à chaque fois exprimée et comment Tibulle exprime son idéal de vie.

Quis furor est atram bellis accersere Mortem ?
Imminet et tacito clam venit illa pede.
Non seges est infra, non vinea culta, sed audax
Cerberus et Stygiae navita turpis aquae ;
illic percussisque genis ustoque capillo
errat ad obscuros pallida turba lacus.
Quin potius laudandus hic est quem prole parata
occupat in parva pigra senecta casa !
Ipse suas sectatur oves, at filius agnos,
et calidam fesso comparat uxor aquam.
Sic ego sim, liceatque caput candescere canis
temporis et prisci facta referre senem.
Interea Pax arva colat : Pax candida primum
duxit araturos sub juga curva boues ;
Pax aluit vites et sucos condidit uvae,
funderet ut nato testa paterna merum ;
Pace bidens vomerque nitent, at tristia duri
militis in tenebris occupat arma situs.
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rusticus e lucoque vehit, male sobrius ipse,
uxorem plaustro progeniemque domum.

Traduction

Quelle folie de courir sur les champs de bataille au-devant de la sombre Mort? Elle est tout près et furtivement elle s'approche à pas silencieux. Il n'y a pas de moisson sous la terre, pas de riche vignoble, mais le farouche Cerbère et le hideux nocher de l'onde stygienne; là-bas, les joues déchirées et les cheveux brûlés, erre, au bord du marais ténébreux, une foule blême. Ah! bien plus enviable est celui qu'une vieillesse tardive vient surprendre au milieu de sa postérité, dans une humble chaumière! II va suivant ses brebis, tandis que son fils suit les agneaux, et quand il rentre fatigué, il trouve l'eau chaude qu'a préparée sa femme. Ainsi je voudrais vivre! Puissé-je voir mes cheveux devenir blancs et, vieillard, raconter les histoires du temps passé! Cependant que la Paix féconde nos campagnes: la Paix éclatante de blancheur a la première conduit sous le joug recourbé les bœufs pour le labourage; la Paix a nourri la vigne et renfermé le jus de la grappe, pour que la jarre remplie par le père versât au fils le vin pur; la Paix fait reluire hoyau et soc, tandis que les tristes armes du rude soldat sont, dans un coin obscur, surprises par la rouille... et, de retour du bois sacré, le paysan, un peu gris, lui, ramène en chariot femme et enfants à la maison.