Introduction

Sophocle [495-406], célèbre auteur tragique de l'Antiquité, nous a laissé ici sa pièce Antigone écrite vers 441, en conclusion au cycle des pièces thébaines après Oedipe Roi et Oedipe à Colone. Il s'agit pour le dramaturge de mettre en scène la fille d'Oedipe de retour à Thèbes face à son oncle Créon.

Dans la tragédie précédente, Oedipe à Colone, Sophocle avait rapporté comment Oedipe, apprenant la querelle entre Etéocle et Polynice pour le trône de Thèbes, avait maudit ses deux fils ,déjà coupables d'avoir offensé leur père qui quittait Thèbes, exigeant pour eux deux la mort: "qu'ils s'entretuent !"

Baschet André Marcel, Oedipe maudissant son fils

La malédiction d'Oedipe s'est accomplie: Polynice est revenu contre Thèbes, dans l'expédition immortalisée sous le nom des "Sept contre Thèbes" , autre tragédie d'Eschyle. Durant le siège, Polynice et Etéocle s'entretuèrent, concrétisant ainsi la malédiction de leur père. La bataille se termina avec la défaite et la mort de tous les Argiens, à l'exception d'Adraste qui se réfugia avec les restes de son armée à Athènes.

Les Sept contre Thèbes

Antigone et Ismène, rentrées de leur plein gré à Thèbes, assisteront au duel fratricide. Créon, devenu roi de Thèbes, prendra la décision d'honorer les défenseurs de Thèbes et de laisser pourrir les cadavres des assaillants: il fera ainsi d'imposantes funérailles à Etéocle et interdira à quiconque de s'approcher du corps de Polynice, gardé par des soldats. Antigone, la fille d'Oedipe, soeur d'Etéocle et de Polynice, fiancée au fils cadet de Créon, Hémon, passera outre cette interdiction. Elle jettera trois poignées de terre pour offrir une sépulture symbolique et un culte minimum au héros. Là encore pourtant les versions divergent et les auteurs, Sophocle, Euripide dans Les Phéniciennes ou Apollodore nous offrent parfois des différences dans l'évocation de la révolte d'Antigone et de son sort fatal. Vous pouvez retrouver avec intérêt tous ces éléments dans une étude synthétique du cycle thébain de Sophocle.