TEXTE 2 : IV, 19-21

Grammaire

 

1°) L'expression des temps dans la proposition infinitive

a) L'infinitif présent permet d'exprimer que l'action suggérée par le verbe de la proposition subordonnée est simultanée à l'action prise en compte par le verbe principal.

b) L'infinitif parfait permet de montrer un rapport d'antériorité entre l'action de la subordonnée et l'action de la principale.

ferunt uictoribus praemia uictos contulisse

c) L'infinitif futur permet de montrer que l'action évoquée dans la proposition infinitive est postérieure à l'action évoquée dans la principale.

  Antériorité Simultanéité Postériorité
Suetonius scribit Caium dementem fuisse Caligulae amphitheatrum magnum esse Caium ad amphitheatrum iturum esse
Suetonius scripsit Caium dementem fuisse Caligulae amphitheatrum magnum esse Caligulae amphitheatrum magnum futurum esse.

Attention à respecter dans la traduction en français la concordance des temps !

2°) La proposition subordonnée relative au subjonctif

La proposition relative est souvent considérée comme une simple expansion du nom antécédent, dans un rapport de subordination assez souple ; elle apparaît alors comme une simple parenthèse, apportant un détail documentaire ou une explication. L'indicatif est alors de règle quand la relative a une valeur purement descriptive. Nous avons ainsi lu,

Germaniam et Britanniam, quibus imminebat [la Germanie et la Bretagne auxquelles il faisait menace]

En revanche, on peut trouver aussi le subjonctif dans des propositions subordonnées relatives :

Xerxis, qui non sine admiratione aliquanto angustiorem Hellespontum contabulauerit [ Xerxès qui non sans provoquer l'admiration avait alors géquipé l'Hellespont plus étroit]

a) Le subjonctif peut alors exprimer la volonté, et la proposition subordonnée relative équivaut alors à une proposition de but

mittit legatos qui pacem petant [il envoie des ambassadeurs pour négocier la paix]

b) Il peut exprimer un fait hypothétique et prendre la valeur d'un potentiel, s'il est au présent, ou d'un irréel, s'il est à l'imparfait ou au plus-que-parfait,comme pour une subordonnée de condition :

erret qui putet, il se tromperait celui qui viendrait à penser

erraret qui putaret, il se tromperait celui qui penserait actuellement

erravisset qui putavisset, il se tromperait celui qui aurait pensé

c) Il peut exprimer aussi une éventualité : la relative prend dans ce cas une valeur caractérisante et devient l'équivalent d'une proposition subordonnée consécutive ; nous pouvons noter que par extension même si la conséquence est réelle et non plus seulement éventuelle le latin a facilement employé le subjonctif.

Xerxis, qui non sine admiratione aliquanto angustiorem Hellespontum contabulauerit [Xerxès qui non sans provoquer l'admiration avait alors géquipé l'Hellespont plus étroit]

 

En synthèse, c'est ainsi qu'une proposition relative au subjonctif équivaut à une proposition circonstancielle; elle peut exprimer :

- le but (cf.supra)

- la cause

qui maxime displicuissent [parce qu'ils étaient tout à fait mécontents]

- la concession ou l'opposition

- la condition (cf.supra)

exercitui Caesaris luxuriem objiciebant cui semper omnia defuissent, [ ils reprochaient à l'armée de César son luxe, elle à qui tout avait toujours manqué (= alors qu'elle avait toujours manqué de tout) ]

- la conséquence (cf.supra)

3°) L'adjectif verbal d'obligation

Même si la valeur d'obligation n'est pas la valeur première de l'adjectif verbal en -ndus, par extension et habitude, l'usage a fait que ce sens s'est très vite imposé.

L'adjectif verbal d'obligation est employé comme attribut, généralement par l'intermédiaire du verbe sum

Sequenda est igitur

Ainsi employé, l'adjectif verbal prend une valeur passive et le sujet du verbe sum désigne finalement l'objet de l'action à accomplir.

Sequenda est igitur auctoritas , l'autorité doit être suivie [on doit suivre l'autorité]

L'agent de l'action à accomplir, quand il est exprimé, se met au datif, comme acception ancienne du datif d'intérêt [la personne pour qui l'obligation existe]

nihil cavendum est senectuti, rien ne doit être évité pour la vieillesse [la vieillesse ne doit rien éviter]

4°) L'adjectif verbal comme substitut du gérondif

L'infinitif peut être employé comme complément ; il prend alors une forme particulière qui se décline à l'accusatif prépositionnel, au génitif , au datif (rare), et à l'ablatif avec ou sans préposition. Vous pouvez revoir ces formes.

Quand ce verbe , sous sa forme de gérondif, est accompagné d'un complément, il doit (à l'accusatif) , ou il peut (aux cas obliques) se transformer en adjectif qui s'accorde avec le nom complément dans un rapport d'échange réciproque ; il garde sa forme ancienne de verbe et s'accorde : il est donc appelé adjectif verbal.

tempus legendi

tempus legendi fabulam= tempus legendae fabulae

ad dimetiendum opus

 

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