Pour lire le texte dans son contexte Le premier qui parla fut Politès, le meneur de guerriers, le plus sensé de mes compagnons et le plus cher à mon coeur : « Amis, il y a là dedans quelqu'un qui tisse à un grand métier et fait entendre un beau chant, dont tout le sol résonne; est-ce une déesse ou une femme? Crions, sans tarder. » Il dit, et les autres de crier en appelant. Elle sortit aussitôt, ouvrit la porte brillante, les invita. Et tous suivirent, dans leur folie. Mais Eurylochos resta; il avait deviné une ruse. Elle les fit entrer et asseoir sur des chaises et des fauteuils; puis elle battait le fromage, la farine d'orge et le miel vert dans le vin de Pramnos, et dans leur coupe elle mêlait de funestes drogues, pour leur faire perdre tout souvenir de la terre paternelle. Quand elle leur eut donné le breuvage et qu'ils eurent tout bu, elle les frappe de sa baguette et va les enfermer aux stalles de ses porcs. Des porcs, ils avaient la tête, la voix, les soies, le corps; mais leur esprit était resté le même qu'auparavant. Ainsi, ils pleuraient enfermés, et Circé leur jetait à manger farines, glands, cornouilles, la pâture ordinaire des cochons qui couchent sur le sol. Eurylochos revint vite au noir vaisseau rapide apporter des nouvelles de ses compagnons et de leur triste sort. Il ne pouvait prononcer aucune parole, malgré son envie, tel était le chagrin qui étreignait son coeur. Ses yeux étaient remplis de larmes et son coeur ne savait que gémir. |