DEVOIR

Voici la traduction que Philippe Jacottet a fournie de ce passage, que vous pouvez consulter sur le site Homerica ; vous étudierez comment le poète répond à Homère : vous pourrez ainsi montrer à travers quelques exemples de votre choix comment la traduction doit être tantôt fidèle tantôt plus éloignée dans son effort de transcrire la poésie du texte.

Vous utiliserez l'ardoise virtuelle pour transmettre votre travail.

et je lui rétorquai par ce rusé discours:
" Mon bateau, I'Ébranleur des terres l'a brisé
en le jetant sur des écueils, aux confins de votre île,
le poussant sur le cap : le vent, du large l'entraîna.
Mais moi, avec ceux-ci, j'ai fui l'abrupte mort. "

Je dis. Ce coeur cruel ne me répondit rien
mais, sautant sur mes gens en étendant les bras,
l en prit deux d'un coup, et comme des chiots, sur le sol
les assomma. La cervelle en giclant mouilla le sol.
Découpés membre à membre, il en fit son souper.
Comme un lion né des montagnes, il les mangea sans rien
laisser, entrailles, chair et os remplis de moelle.
Nous, en pleurant, nous élevions les mains vers Zeus,
voyant l'oeuvre cruelle et notre courage impuissant.
Puis, lorsque le Cyclope eut bien rempli sa vaste panse,
mangé la chair humaine et bu du lait pur par-dessus,
il s'étendit dans l'antre en travers de ses bêtes.
C'est alors que je méditai, dans mon coeur généreux,
m'approchant, de tirer mon épée le long de ma cuisse
et de l'en frapper là où le foie pend sous le diaphragme
en lui palpant l'endroit; mais une pensée me retint:
même ainsi, nous aurions péri d'abrupte mort,
incapables de déplacer avec nos mains
l'énorme bloc dont il avait bouché la haute entrée...
Nous attendîmes donc en gémissant l'aube divine.