Introduction

Pline le Jeune, L. Plinius Caecilius Secundus, est né en 62 ap. J.-C. Il fait de brillantes études à Rome et a pour maître Quintilien. Il accomplit une brillante carrière: questeur puis préteur sous Domitien, il accède au consulat en 100, sous l'empereur Trajan qui lui confie de nombreuses tâches, comme celle de Préfet du Trésor. Il est nommé ensuite gouverneur de Bithynie de 111 à 113, il meurt sans doute dans cette charge. Nous avons conservé 9 livres de Lettres qui sont d'une grande variété: éloges, portraits, descriptions, compte-rendu de séances littéraires, dissertations morales. Il s'agit là d'un témoignage capital sur la fin du premier siècle de l'Empire romain.

Pline le Jeune

"En fait, Pline le Jeune, aristocrate originaire de Côme, en Italie du Nord, faisait partie de l’élite sénatoriale; il était allé plus loin que son oncle, Pline l’Ancien, qui est connu comme auteur d’une encyclopédie, l’Histoire naturelle, et qui est mort dans la peau d’un chevalier. Très riche et introduit dans les meilleurs milieux, il a laissé un tableau de son temps extrêmement séduisant, vivant et coloré. Il est en effet connu pour avoir écrit une abondante correspondance (ses lettres sont regroupées en dix livres), que les intellectuels de son temps lisaient et relisaient avec joie. Comme auteur, il s’était également distingué par un célèbre Panégyrique de Trajan, prononcé en 100 de notre ère et remanié ultérieurement. Et son œuvre est utilisée par tous les historiens actuels qui y trouvent matière à de nombreuses recherches. Son amitié pour l’empereur Trajan, pour des auteurs comme Tacite et Suétone, font de ses écrits une source essentielle pour qui veut connaître les débuts du siècle des Antonins, d’autant plus qu’à la demande du prince, Pline a gouverné la province de Pont-Bithynie, en Asie mineure; il a laissé une lettre sur les chrétiens qui a été discutée, étudiée, disséquée pendant longtemps." A propos de Etienne  Wolff   Pline le Jeune ou le refus du pessimisme - Essai sur sa correspondance

Nous vous proposons d'étudier cette même lettre. Elle est destinée à l’empereur romain Trajan. A cette époque, Pline est le représentant (le légat) de l’empereur Trajan dans la province de Bithynie en Asie mineure et il s'adresse à lui en tant que fonctionnaire zélé pour connaître la conduite à tenir face au nombre croissant de chrétiens et aux règles à observer lors de leur arrestation et leur "garde à vue"... Pline, en effet, hésite sur l'attitude à avoir. Il rend compte de sa politique à la plus haute autorité tout en sollicitant l’avis de l’empereur...De nombreux passages de cette lettre traduisent le désarroi de Pline face à une religion dont il ne sait que très peu de choses.

Trajan

Cette lettre peut être lue comme le récit authentique d'un épisode de l'histoire du christianisme et comme l'une des manifestations de la christianisation postérieure de l'Histoire. La correspondance de Pline et de Trajan fut trouvée près de Paris vers 1500 par le frère Giocondo di Verona: ces oeuvres ont pu alors aisément être l'objet d'arrangements, volontaires ou non, lors des traductions, qui allaient dans le sens de la religion chrétienne dominante... Cette lettre de Pline, de par les lectures qu'elle a suscitées, révèle très certainement à la fois les premieres persécutions contre les chrétiens et la volonté ultérieure de faire des premiers persécutés les témoins d'une Foi essentielle... Elle mérite à cet égard tout notre intérêt!

Signes chrétiens retrouvés dans des catacombes