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Οὐδεμία δ' ἀνάγκη, εἰ κίνησις ἔστιν, εἶναι κενόν. Ὅλως μὲν οὖν πάσης κινήσεως οὐδαμῶς, δι' ὃ καὶ Μέλισσον ἔλαθεν· ἀλλοιοῦσθαι γὰρ τὸ πλῆρες ἐνδέχεται, ἀλλὰ δὴ οὐδὲ τὴν κατὰ τόπον κίνησιν.

1°) Que suggère l'emploi répété de négations totales (Οὐδεμία, οὐδαμῶς) ?

2°) Pourquoi Aristote fait-il ici référence à Mélissos ? Pourquoi lui reproche-t'il d'avoir fait une erreur ?

" D'une autre façon, rien n'est vide de l'être ; car le vide n'est rien et ce qui n'est rien ne peut être. Donc l'être ne se meut pas, car s'il n'y a pas de vide, il n'a pas de place pour aller nulle part ; il ne peut d'ailleurs se concentrer sur lui-même ; car il serait alors plus dense que lui-même, ce qui est impossible. En effet, le dilaté ne peut être aussi rempli que le dense, mais il se trouve déjà plus vide que le dense ; or le vide n'est pas. Que ce qui est soit plein ou non, il faut en juger suivant qu'il peut ou non admettre quelque chose d'autre ; s'il n'admet pas, il est plein ; s'il admet quelque chose, il n'est pas plein. Si donc il n'y a pas de vide, il est nécessaire que l'être soit plein, et, par conséquent, qu'il soit immobile. Ce n'est pas qu'il soit, impossible qu'il se meuve dans un espace plein, comme nous le disons pour les corps, mais c'est que l'être universel ne peut se mouvoir ni vers l'être (puisqu'il n'y a pas quelque autre être que lui) ni vers le non-être ; car le non-être n'est pas ".Melissos Fragments)

3°) Pourquoi le verbe ἀλλοιοῦσθαι (rendre différent, devenir autre) est-il essentiel ici ?

4°) Que révèle le choix du verbe ἐνδέχεται ( il est permis, il est possible, ici employé avec une proposition infinitive) ?