"Avertissement au lecteur Ce Traité de la Réforme de l’Entendement que nous te donnons ici, lecteur bienveillant, dans son état d’inachèvement, a été composé il y a bien des années, par l’auteur. Il eut toujours dans l’esprit de le terminer ; d’autres soins l’en ont empêché, et la mort finit par l’enlever avant qu’il eût pu, comme il l’eût désiré, mener son oeuvre jusqu’au bout. Comme elle contient toutefois un grand nombre de choses remarquables et utiles, qui seront, nous n’en saurions douter, d’un grand prix pour le poursuivant sincère de la vérité, nous n’avons pas voulu que tu en fusses privé ; d’autre part, pour te faire paraître plus aisément pardonnables les obscurités, la rudesse et les imperfections qui s’y rencontrent çà et là, nous avons tenu à te prévenir et avons rédigé à cet effet le présent avertissement. Adieu."

Spinoza nous montre ici que nous sommes capables d'énoncer comme vraies des idées que nous savons pourtant fausses. C'est mettre en évidence le poids des "fictions" et affirmer la nécessité pour la construction d'un savoir d'une hiérarchisation des modes de connaissance, faisant de celle du troisième genre, la connaissance intuitive, la seule parfaite. Dans le débat autour de la question du vide, cette réflexion sur l'erreur et l'expérimentation qui permet de distinguer entre erreur et vérité est essentielle. C'est ce que nous vous proposons de comprendre avec cet extrait.

a) Spinoza, ou la distinction entre différentes formes d'erreurs : le soleil trompeur de Spinoza

b) Spinoza et la négation du vide