Un auteur : Platon, philosophe grec ( 427- 347 av J.C.) ; son influence est immense tant dans la philosophie antique que dans la construction de la pensée occidentale. Attaché à la Théorie des Idées, il expose dans ses derniers dialogues un système complet qui propose aussi bien une éthique, ou une politique qu'une explication cosmique de l'origine du monde.

Une oeuvre : Platon, dans Le Timée comme dans Le Critias, s'intéresse à décrire une cité idéale dans l'intention de mettre en garde ses lecteurs contre une décadence possible de la cité grecque, pour peu qu'elle abandonne les principes qui ont fait sa force. Il lui faut tout d'abord proposer une explication de ce qu'est le monde, et l'homme dans le monde. Il y a dans cette démarche l'affirmation même de l'acte d'intelligence dont est capable l'homme. Le savoir s'acquiert " à travers " (dia) un enseignement, donc aussi un apprentissage, l’opinion vraie s'acquiert sous l'effet (hypo) d'une persuasion. Même si ce dont on, ou dont je, me persuade est vrai, bon ou utile, les moyens et l'objet même de la persuasion restent extérieurs à l'intelligence. Elle peut cependant les utiliser pour réaliser ses fins. C'est pourquoi dire que le savoir est accompagné de logos vrai ne signifie pas qu'il prenne la figure d'une argumentation démonstrative. A la différence d'Aristote, Platon ne fait pas de la démonstration la forme propre de la science. Le discours vrai pour Platon est dialectique, il examine, pose des questions et tente d'y répondre, établit des distinctions et recherche l'unité. Qu'il soit dialectique est la condition même pour qu' il soit vrai.

Un extrait : Le Timée n'est pas comme d'autres dialogues le terrain de la maïeutique. Socrate accueille avec enthousiasme le très long exposé de Timée :

"C'est parfait, Timée, et l'on ne peut qu'approuver ta demande. Nous avons accueilli ton prélude avec admiration ; exécute à présent ton morceau sans t'interrompre."

Timée entreprend ici d'expliquer le phénomène de la respiration ; conformément aux principes méthodologiques établis, il exprime une analogie entre les fonctionnements du macrocosme déjà expliqués et ce qui se produit dans l'homme.