1°) L'Histoire d'un texte

Diogène Laërce, Διογένης Λαέρτιος, est un auteur grec qui a vécu au début du IIIème siècle dont nous ne savons que très peu de choses. Paradoxalement, c'est pourtant notre principale source de connaissances sur la vie et les doctrines de nombreux philosophes. C'est par exemple uniquement par lui que nous connaissons les lettres d'Épicure et ses maximes capitales, ainsi que les testaments de certains philosophes. Il a écrit deux livres : un recueil d'épigrammes et les Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, dans lequel il classe les philosophes par écoles, en commençant par le fondateur. Le plan de chaque vie est globalement identique. Diogène commence par retracer la vie du philosophe, avec une abondance d'anecdotes diverses, qui situent notamment les relations que celui-ci aurait eues avec les autres philosophes. La doctrine est évoquée à grands traits, non sans incohérence. Suit une liste des œuvres, les circonstances de la mort et une épigramme composée par Diogène Laërce. Le livre X est consacré à Epicure.

2°) Epicure et le vide

La physique épicurienne est d'inspiration matérialiste et discontinuiste ; rien n'existe que la matière et le vide, qui se définissent par leur exclusion réciproque : là où il y a de la matière, il n'y a pas de vide ; là où il y a du vide, il n'y a pas de matière. Ces deux substances suffisent à tout expliquer, y compris l'homme, la pensée et les dieux. Rien, en effet, ne naît de rien : à l'origine de toute chose doivent donc se trouver des êtres éternels, qui ne naissent pas, et dont tout naît. Tels sont les atomes et le vide. Epicure prolonge en cela l'atomisme pensé par Démocrite : les atomes sont des corps absolument pleins, insécables, immuables, en nombre infini, d'une variété de formes innombrable (quoique tous restent inférieurs au seuil de sensibilité) et toujours en mouvement dans le vide infini. ( Pour approfondir, cliquez ici !)