1°) Nous vous proposons ici une paraphrase de Barthélémy Saint Hilaire (traduction commentée) du texte d'Aristote :

Il semble que la méthode appliquée à l'étude de l'espace n'est pas moins applicable à l'étude du vide ; et le Physicien doit aussi rechercher si le vide existe ou s'il n'existe pas, comment il est et ce qu'il est ; car on peut avoir sur le vide les mêmes doutes ou les mêmes théories qu'on a sur l'espace, selon les divers systèmes dont il a été l'objet. En effet, ceux qui croient au vide le représentent en général comme un espace d'un certain genre, et comme un vase ou récipient, On suppose qu'il y a du plein quand ce récipient contient le corps qu'il est susceptible de recevoir ; et quand ce récipient en est privé, il semble qu'il y a du vide. Donc, on admet implicitement par là que le vide, le plein et l'espace sont au fond la même chose, et qu'il n'y a entr'eux qu'une simple différence de manière d'être. Voici donc la marche que nous suivrons dans cette recherche : nous recueillerons d'abord les arguments de ceux qui croient à l'existence du vide ; nous passerons ensuite aux arguments de ceux qui la nient ; et, cette revue des opinions philosophiques étant faite, nous terminerons par l'examen des notions vulgairement répandues en ce qui concerne ce sujet.

2°) Nous vous proposons également les notes du même traducteur qui accompagnent l'édition de 1862 :

  • Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον : Employée pour l'espace, on peut voir dans les chapitres précédents quelle est cette méthode.
  • ὑποληπτέον : Doit étudier le vide, plus haut, Livre III, § 1, l'étude du vide a été annoncée avec celles de l'espace et du temps, comme devant précéder celle du mouvement.
  • εἰ ἔστιν ἢ μή : Si le vide est ou n'est pas, ce sont des questions semblables qu'Aristote s'est posées sur l'espace et sur l'infini. cf. Livre IV ch. 1, § 1, et Livre III, ch. 4, § 1.
  • τήν τε ἀπιστίαν καὶ τὴν πίστιν : Les mêmes doutes ou les mêmes convictions, Aristote, en effet, a montré pour l'infini et pour l'espace les deux côtés de la question ; et il a présenté les arguments en sens contraires, soit pour soutenir soit pour nier l'espace et l'infini.
  • διὰ τῶν ὑπολαμβανομένων : Les systèmes dont il a été l'objet, Aristote exposera en partie ces systèmes dans le présent chapitre.
  • οἱ λέγοντες : Ceux qui croient au vide, comme Démocrite, Leucippe et Mélissus, cités un peu plus bas, §§ 3 et 5.
  • τόπον τινὰ καὶ ἀγγεῖον : De vase et de récipient, il n'y a qu'un seul mot dans le texte.
  • οὗ δεκτικόν ἐστιν : Contient le corps qu'il est susceptible de recevoir, comme le vase cité plus haut, ch. 2, § 1, peut recevoir tour à tour l'eau ou l'air qui le remplit.
  • τὸ δ' εἶναι...: Une simple différence de manière d'être, selon qu'il y a dans cet espace un corps qui le remplit, ou qu'il n'y a pas de corps.
  • λαβοῦσιν : Il faut recueillir d'abord, c'est la méthode constante d'Aristote, et on peut la retrouver dans la Politique, dans le Traité de l'âme, dans la Métaphysique, comme on la retrouve dans toute la Physique.
  • οἱ φάσκοντες εἶναι : De ceux qui croient à l'existence du vide, voir plus loin, § 4.
  • οἱ μὴ φάσκοντες : De ceux qui nient l'existence du vide, c'est par là qu'Aristote va commencer, au § suivant, l'examen des opinions ultérieures.
  • τὰς κοινὰς περὶ αὐτῶν δόξας : Les opinions communément répandues, je crois que le contexte autorise ce sens ; quelques commentateurs ont compris qu'il s'agissait des opinions qui sont communes tant à ceux qui admettent le vide qu'à ceux qui le nient.

3°) Menez votre commentaire du texte : exercice