Introduction

Nous abordons avec ce deuxième extrait une oeuvre essentielle dans la production philosophique de Platon, La République. Ce dialogue illustre en effet les conceptions politiques abouties du maître. Platon présente à travers le développement de ce que l'on a coutume d'appeler la Théorie des Idées le système politique de la cité idéale. Une fois encore, il met en scène Socrate. Ce dernier évoque une discussion qui eut lieu la veille chez Polémarque, fils de Céphale, entre lui, Glaucon, Thrasymaque, Adimante et leurs deux hôtes. Très vite, entre ces personnages est mise en question la définition que chacun prête au mot "justice". Comment peut-on dire ce qui est juste ? Une nouvelle fois, Socrate, comme il en a l'habitude, souligne l'absurdité des définitions que chacun avance. Il faut convenir que le seul moyen d'aboutir à une définition sûre est de s'intéresser à distinguer ce qui fait l'essence même de la justice au lieu de chercher à la caractériser comme une science, une vertu ou à comprendre son utilité. C'est ce que va tenter le livre II de La République. Adimante et Glaucon, frères de Platon, s'essaient à cette définition. Socrate entend, réfute et persuade ses auditeurs de comprendre ce qu'est l'idée de justice dans la cité, avant de chercher à comprendre ce qu'elle est pour un individu. Il lui faudra alors imaginer comment peut être élevé le citoyen pour grandir dans la vertu ; nous aurons l'occasion, en découvrant un prochain texte, de revenir sur le rôle que Platon accorde aux poètes dans sa cité idéale. Progressivement, au fil des livres, Socrate avance dans sa définition de la justice tant dans la cité que pour l'individu particulier. L'évocation du philosophe, à travers l'allégorie de la caverne, est une étape essentielle dans cette approche progressive.

Notre extrait nous permet de comprendre comment Platon, dans cette recherche du Juste et du Bien, en vient à évoquer l'art, envisagé comme imitation, ce qui a pour conséquence d'accorder à l'artiste une place toute relative.

Buste de Platon, Delphes