Introduction
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"Platon, fils d’Ariston et de Périctioné (ou de Potoné), était athénien. Sa mère remontait par sa famille jusqu’à Solon. Solon avait en effet pour frère Dropidès, qui engendra Critias, d’où descendirent successivement Callaischros, puis Critias, qui fut un des Trente, et Glaucon, puis Charmide et Périctioné, laquelle de son union avec Ariston enfanta Platon, de la sixième génération depuis Solon. Quant à Solon, il descendait de Nélée et de Poséidon, et l’on dit même que le père de Platon, de son côté, descendait de Codrus, fils de Mélanthos, lesquels, au témoignage de Thrasylos l’historien, descendaient de Poséidon. Speusippe dans son ouvrage intitulé le Banquet de Platon, Cléarque dans son Eloge de Platon et Anaxilédès dans le second livre de son Traité des philosophes rapportent une histoire qui courait à Athènes : quand Périctioné fut nubile, Ariston voulut la violer, mais ne put y parvenir ; ayant cessé ses violences, il vit le visage d’Apollon, dont l’intervention conserva Périctioné vierge jusqu’à son accouchement. Platon naquit (cf. Apollodore, Chroniques) la quatre-vingt-huitième olympiade, le sept mai, jour anniversaire de la naissance d’Apollon à Delphes. Il mourut, dit Hermippe, dans un repas de noces, la première année de la cent-huitième olympiade, à l’âge de quatre-vingt et un ans. " Ainsi commence la Vie de Platon rédigée par Diogène Laërce ... Platon naquit en 427 av J.C, soit deux ans après la mort de Périclès. Issu d’une famille athénienne illustre que la légende faisait remonter à Solon et à Poséidon, promis à une carrière politique, il reçut l'éducation de tout jeune athénien : il partagea son temps entre l'apprentissage de la poésie homérique, la pratique de la musique (flûte, cithare), ou l'exercice de la gymnastique. Son milieu lui offrit une formation intellectuelle diversifiée et solide, et tout faisait de lui un futur homme politique brillant. Mais deux événements firent renoncer Platon à la politique : l'échec du gouvernement des Trente dans lequel étaient impliqués des proches de sa famille et surtout sa rencontre avec Socrate dont la fin tragique l' éloigna définitivement d'un parcours politique. Il rencontra en effet Socrate en 407 av. J.C. et suivit son enseignement pendant 8 ans, véritablement séduit par un maître à penser capable de démasquer les incompétences , mais continuant à croire possible de concilier le respect de la justice avec la participation aux affaires de l'Etat. Pourtant en 399 av.J.C., Socrate fut condamné à mort par le régime démocratique et but la ciguë. Le philosophe était incompris par ses concitoyens. Philosophie et participation aux affaires de la cité paraissaient dorénavant incompatibles pour Platon. A la mort de Socrate, Platon se réfugia à Mégare. C'est là qu'il rencontra « Euclide de Mégare, disciple de Parménide et fondateur de l’école mégarique . Platon écrivit alors ses premiers dialogues qualifiés de "socratiques" parce que consacrés à défendre la mémoire du maître, ou à mettre en oeuvre, dans la recherche d'une définition, la méthode d'analyse de Socrate. Platon, enfin célèbre et reconnu, entreprit aussi une série de voyages . Il se rendit en particulier à Tarente, où il rencontra le mathématicien pythagoricien Archytas dont l'influence sur sa pensée fut grande. Platon gagna ensuite la Sicile, répondant à l'invitation de Denys 1er l'ancien, le puissant tyran de Syracuse, dans l'espoir de le convertir à ses idées politiques et philosophiques. Ce fut un échec.... Le prince supportait mal la contradiction et se débarrassa bientôt de Platon, embarqué de force, débarqué sur l'île d'Egine, alors en guerre contre Athènes. Le philosophe y fut capturé et vendu comme esclave avant d'être heureusement reconnu par le cyrénaïque Anniceris qui le libèra. Platon choisit de rentrer à Athènes, en 387 av.J.C, où il fonda l'Académie. Cette école de philosophie fut la première de l'histoire organisée de façon méthodique ; elle comptait des salles de cours et une bibliothèque. Lieu de rencontre intellectuelle, elle devint rapidement célèbre. Platon se consacra alors pleinement à la philosophie livrant là ses " oeuvres de maturité ". En 367 av. J.C, à la mort de Denys 1er, son fils, Denys II lui succèda. Ce prince apparaissait comme un jeune homme naïf et crédule, entièrement sous l'autorité de Dion, connu de Platon.Le philosophe, déjà âgé, décida de quitter Athènes pour engager une nouvelle expérience politique. Certes l'intervention de Platon conduisit Dion à l'exil mais le bilan n'en était pas moins négatif... Platon, comblé d'honneurs hypocrites, fut en réalité retenu comme otage avant d'être libéré... Il retourna une troisième fois à Syracuse en 361 av.J.C., cherchant une fois encore, vainement, à défendre son idéal politique. De retour à Athènes, Platon écrivit ses derniers livres dits " oeuvres de vieillesse ". Son dernier ouvrage, Les Lois, précise la constitution de la cité future. L'ouvrage resta inachevé : Platon mourut en 347 av.J.C, à l'âge de 80 ans. Platon et Aristote dans L'Ecole d'Athènes de Raphaël L'influence de Platon est immense... Nous nous contenterons dans cette séquence d'évoquer ce que fut la question esthétique dans la philosophie platonicienne à travers des extraits de Dialogues différents. Hippias Majeur est un dialogue de Platon, dont la date est incertaine mais qui s'apparente néanmoins à ce que l'on a coutume d'appeler sa "période socratique". Socrate y est peint en plein dialogue avec un personnage, Hippias, présenté comme un homme assez vaniteux, plutôt borné. Il s'agirait d'Hippias d'Élis, célèbre sophiste. Connu de tous les Grecs et réputé maîtriser de nombreuses sciences, comme les mathématiques, l’astronomie ou la rhétorique, il aurait déclaré à Olympie n’avoir rien sur lui qu’il n’eût fabriqué lui-même... Les deux personnages cherchent à définir le Beau. Après plusieurs propositions d'Hippias, Socrate invite son interlocuteur à préciser sa pensée : le beau serait donc ce qui convient...
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