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fili = génitif de filius curras = subjonctif présent dans une proposition subordonnée introduite par quod à valeur consécutive [non est quod curras : il n'y a pas lieu de courir] expurgatur = indicatif présent (cf. emploi de dum)
Une proposition concessive ou adversative est une proposition circonstantielle qui indique que, malgré tel ou tel fait, l'action exprimée dans la principale se réalise (ou non). Elle peut être à l'indicatif ou au subjonctif selon la conjonction de subordination qui l'introduit. En effet, certaines propositions concessives présentent un fait réel qui n'empêche pas l'action principale ; elles ont alors leur verbe à l'indicatif et sont introduites par la conjonction quamquam (ou quanquam) quamquam illic omnibus omne cognatum est, ille nepotem suum applicat sibi noua luce gaudentem, il a beau être connu de tous là-bas...: la concessive introduite par "quamquam" exprime pour Sénèque un fait indubitable ; Les propositions concessives conditionnelles présentent une éventualité qui, si elle est réalisée (si elle se réalise, si elle se réalisait), n'a pas empêché (n'empêche pas, n'empêcherait pas) l'action principale. Elles sont introduites par la conjonction etiamsi et leur syntaxe suit celle des conditionnelles. Les conjonctions etsi et tametsi entraînent l'emploi de l'indicatif car elles présentent l'éventualité comme réalisée. Leur sens est alors très proche de celui de quamquam. Les conjonctions cum, quamvis , licet [impersonnel, il est permis]et ut [ à supposer que, en admettant que]sont suivies du subjonctif : cum absit a culpa, accusatur, bien qu'il soit innocent, il est accusé La conjonction quamvis signifie "autant que l'on veut" ; elle s'emploie le plus souvent pour introduire une proposition ou un adverbe , et elle indique que l'opposition porte sur le degré de la qualité exprimée par cet adjectif ou cet adverbe : quamvis callidus sis, tamen deceptus es, si rusé que tu sois, tu as pourtant été trompé Vous pouvez noter que la langue latine a connu de nombreuses évolutions quant à l'emploi des modes avec les conjonctions que nous avons énumérées : ainsi la conjonction quamquam, à l'époque impériale, se trouve fréquemment employée avec le subjonctif par contamination avec quamvis tandis qu'inversement la conjonction quamvis se retrouve comme synonyme de quamquam avec l'indicatif sans que l'on note d'adjectif ou d'adverbe... Il peut être intéressant de constater que la langue française, dans ses acceptions familières hésite souvent entre l'indicatif et le subjonctif voire préfère l'indicatif après "quoique" pour marquer la réalité des faits... Dans la majorité des langues, l'impératif occupe dans le tableau de conjugaisons occupe une place à part. Souvent de forme brève, il n'existe pas à toutes les personnes. En latin, il existe deux impératifs formés sur le thème de l'infectum : un impératif présent qui n'existe qu'à la deuxième personne et un impératif futur caractérisé par le morphème -to- et qui n'est que très peu employé. L'impératif présent est caractérisé à la deuxième personne du singulier par l'absence de désinence et à la deuxième personne du pluriel par la désinence -te ; à la voix passive, ou pour les déponents, il emprunte les désinences personnelles des autres modes (- re au singulier et -mini au pluriel). Nous trouvons ainsi dans le texte gere ou erubesce. En vertu de cette tendance à l'abrègement pour des formules qui se doivent d'être rapides, certains verbes très usités font leur deuxième personne du singulier sous une forme encore raccourcie... dic (dico), duc (duco), fac (facio), fer(fero) En français, l'impératif futur a complètement disparu. En revanche ce mode s'est enrichi d'une personne (1ère personne du pluriel) et d'un temps (le passé). Vous pourrez expliquer aussi l'une des caractéristiques étranges de notre langue qui parfois posent problème : l'orthographe de la deuxième personne du singulier. En effet, en ancien français, à l'impératif, comme en latin, la deuxième personne est caractérisée par l'absence de désinence. Lorsque l'absence de pronom sujet s'est imposée comme caractéristique même de ce mode, on a pris l'habitude de noter la lettre s comme marque de la deuxième personne, mais de façon plutôt lâche...Les censeurs de la grammaire ont un jour tranché de façon arbitraire et codifié l'usage actuel : Aime tes parents, et prends soin d'eux !
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