INTRODUCTION
Cicéron, élu questeur en 76, exerce sa charge à Lilybée, en Sicile. De retour à Rome, il prononce de nombreux plaidoyers qui le rendent célèbres, si bien que, devenu édile pour l'année 69, il est sollicité par les Siciliens pour les défendre contre Verrès. Celui-ci, propréteur en Sicile de 74 à 70 avait commis de nombreuses exactions dans la province. Le procès était difficile à gagner, parce que Verrès avait de puissants appuis dans l'aristocratie romaine.
Tout d'abord, Cicéron faillit être évincé au profit de Quintus Caecilius Niger, ancien questeur de Verrès et complice de celui-ci. Dans le Divinatio in Caecilium, Cicéron démasqua le faux accusateur et l'accusation ne lui fut pas enlevée. On essaya ensuite de reculer le procès jusqu'à l'année suivante. Mais Cicéron, brûlant les étapes, fit en cinquante jours son enquête en Sicile et revint aussitôt, rapportant une masse de documents et de témoignages accablants pour Verrès. Survinrent les élections pour le consulat et la préture. Hortensius (le grand avocat, défenseur de Verrès) et A. Métellus furent élus consuls, et l'un des préteurs nommés fut A. Métellus, que le sort désigna pour présider les procès. Les amis de Verrès, dont étaient les nouveaux magistrats, espéraient, grâce aux fêtes qui devaient avoir lieu d'août à décembre, remettre les débats après le 1er janvier. Le jury serait alors modifié en faveur de l'accusé et, avec Metellus pour président, son sort serait aux mains de ses amis. Cicéron vit le danger et brusqua la fin du procès ; il ne prononça pas de discours et se contenta d'introduire dans de courts préambules la lecture des pièces et les témoins. Ainsi les débats ne prirent que neuf jours. Dès le début, Verrès vit sa condamnation inévitable, n'attendit pas le jugement et quitta Rome. Cet exil volontaire fut confirmé par le tribunal, et Verrès condamné à restituer ce qu'il avait volé et à réparer les dommages qu'il avait causés. Les Verrines sont constituée de sept discours : Divinatio in Caecilium, discours préliminaire ; l'Actio prima ; puis l'Actio secunda, qui comprend cinq discours :
La Divinatio et l'Actio prima seules ont été prononcées, car Verrès s'étant exilé, le procès était fini. Mais Cicéron a sans doute voulu montrer que si l'accusé avait tenté d'aller plus loin, sa condamnation n'était pas moins certaine.Le De Signis est essentiellement fait de "narrations", récits exposant les faits, de style varié, non dépourvues d'ironie et de pittoresque : Cicéron y manifeste déjà une très grande habileté. Par ailleurs, cette oeuvre constitue pour nous un témoignage important sur l'art et sa place dans la société romaine. |
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