Introduction |
Dans cet extrait Cicéron compte apporter des preuves à son argumentation pour confondre Catilina en évoquant des faits (probatio et narratio). Il peut ainsi instruire (docere) l'auditoire du complot fomenté par ce "traître".
Salvator Rosa (1615-1673)
La Conjuration de Catilina, avant août 1663
Huile sur toile
Florence, Museo di Casa Martelli
Extrait de La conjuration de Catilina de Salluste (Itinera Electronica):
[22] XXII. - A ce moment-là, on prétendit que Catilina, son discours terminé, voulut lier ses complices par un serment ; qu'il fit circuler un grand vase, plein de vin mêlé à du sang humain, et que tous y trempèrent les lèvres en lançant des imprécations, comme on fait dans les sacrifices solennels ; puis qu'il s'ouvrit de son projet répétant qu'il avait voulu se les attacher davantage en les liant les uns aux autres par cet exécrable forfait. Certains ont vu, dans ces histoires et quelques autres, des récits imaginés pour atténuer, par l'atrocité du crime, la haine que devait plus tard attirer à Cicéron la condamnation des conjurés. Pour moi, l'horreur d'un tel acte me le rend suspect. | [22] Fuere ea tempestate qui dicerent Catilinam oratione habita, cum ad ius iurandum popularis sceleris sui adigeret, humani corporis sanguinem uino permixtum in pateris circumtulisse: inde cum post execrationem omnes degustauissent, sicuti in sollemnibus sacris fieri consueuit, aperuisse consilium suum, atque eo dicationem fecisse, quo inter se fidi magis forent alius alii tanti facinoris conscii. Nonnulli ficta et haec et multa praeterea existimabant ab iis, qui Ciceronis inuidiam quae postea orta est leniri credebant atrocitate sceleris eorum, qui poenas dederant. Nobis ea res pro magnitudine parum comperta est. |
Traduction : François RICHARD, Paris, Garnier, 1933
Traduction reprise au site "Philippe REMACLE, Textes latins"
Extrait des "Mémoires sur la vie et le siècle de Salvator Rosa" De Morgan (Sydney) (numérisé par Google : http://books.google.com/books?id=HOMFAAAAQAAJ&hl=fr )