Un philosophe peu digne de ce nom (selon le sophiste Antiphon)

XENOPHON, Les Mémorables, I, 6, 1-3

1. Il vaut la peine de rapporter aussi ses entretiens avec Antiphon le sophiste. Cet Antiphon, voulant lui enlever ses disciples, l'aborda un jour et, en leur présence, il lui tint ce discours : 2. « Je croyais, Socrate, que ceux qui font profession de philosophie devaient être plus heureux ; mais, à ce que je vois, c'est le contraire que tu as retiré de la philosophie. Car tu vis de telle sorte que pas un esclave, soumis par son maître à ton régime, ne resterait chez lui. Tu te nourris des aliments les plus communs et tu bois les breuvages les plus vils. Non seulement tu portes un méchant manteau, mais il te sert l'hiver comme l'été, et tu vas toujours sans chaussures ni tunique. 3. En outre, tu ne prends pas d'argent, quoique l'argent soit agréable à recevoir et qu'il assure à ceux qui le possèdent une vie plus indépendante et plus douce. Si donc tu fais comme les maîtres des autres professions, qui forment leurs disciples à leur ressemblance, et que tu formes ainsi les tiens, tu dois te regarder comme un maître de malheur. »

Retour au texte grec

Lire la réponse de Socrate

Toute suggestion est la bienvenue...