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Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 36-37

36. [...] Ea uero uia insuperabilis fuit ; nam cum super ueterem niuem intactam noua modicae altitudinis esset, molli nec praealtae facile pedes ingredientium insistebant ; ut uero tot hominum iumentorumque incessu dilapsa est, per nudam infra glaciem fluentemque tabem liquescentis niuis ingrediebantur. Taetra ibi luctatio erat, {ut a lubrica} glacie non recipiente uestigium et in prono citius pedes fallente, ut, seu manibus in adsurgendo seu genu se adiuuissent, ipsis adminiculis prolapsis iterum corruerent ; nec stirpes circa radicesue ad quas pede aut manu quisquam eniti posset erant ; ita in leui tantum glacie tabidaque niue uolutabantur. Iumenta secabant interdum etiam infimam ingredientia niuem et prolapsa iactandis grauius in conitendo ungulis penitus perfringebant, ut pleraque uelut pedica capta haererent in dura et alta concreta glacie.
37. Tandem nequiquam iumentis atque hominibus fatigatis castra in iugo posita, aegerrime ad id ipsum loco purgato ; tantum niuis fodiendum atque egerendum fuit.

36. [...] Mais cette route fut impraticable. Comme l'ancienne neige durcie se trouvait recouverte par la nouvelle, dont les couches étaient de médiocre épaisseur, cette neige molle, où l'on n'enfonçait point trop avant, présentait un passage assez facile. Mais, lorsqu'elle eut disparu sous les pieds de tant de milliers d'hommes et de chevaux, l'on n'avançait plus que sur la première glace et sur l'humide verglas formé par la neige fondue. Alors quelle lutte pénible et contre la glace si glissante, où l'on ne pouvait assurer ses pas, et contre la pente du rocher, où le pied manquait si facilement. Employait-on les genoux ou les mains pour se relever, si l'on venait à retomber au moment où cet appui manquait, aux environs plus de souches, plus de racines secourables pour les pieds ou les mains ; il fallait rouler sur cette glace unie, dans cette neige détrempée. Quelquefois les bêtes de somme pénétraient de suite jusqu'à la neige glacée, où elles glissaient aussitôt ; et, comme elles faisaient mille efforts pour se soutenir, leur sabot brisait l'épaisseur de la glace : alors, prises comme dans un piège, elles restaient souvent engagées dans cette neige durcie et gelée à une grande profondeur.
37. Enfin, après bien des fatigues inutiles pour les hommes et pour les chevaux, on campa sur le sommet. Il fallut, pour cela, déblayer les neiges ; on n'y parvint qu'avec des peines inouïes, tant la masse en était profonde et difficile à remuer !

 

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