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Le portrait de Fabius Maximus par Plutarque, Vie de Fabius Maximus, 1 Après avoir fait connaître le caractère de Périclès dans les actions dignes de mémoire que nous avons recueillies de lui, nous allons passer à l'histoire de Fabius. Hercule, étant en Italie, eut commerce près du Tibre avec une nymphe, ou, selon d'autres, avec une femme du pays ; elle mit au monde un fils nommé Fabius, qui fut la tige de toute la famille de ce nom, une des plus nombreuses et des plus illustres de Rome. Quelques auteurs prétendent que les premiers chefs de cette maison s'appelaient anciennement Fodiens, parce qu'à la chasse ils prenaient les bêtes fauves dans des fosses que les Romains appellent encore aujourd'hui foveae ; comme ils disent fodere, pour creuser la terre : dans la suite, par le changement de deux lettres, ils furent appelés Fabiens. Cette maison a produit plusieurs grands hommes, et en particulier un Fabius Rullus, que ses grands exploits firent surnommer Maximus. C'est de lui que descendait en quatrième degré ce Fabius Maximus dont nous écrivons la Vie, et qui fut surnommé Verrucosus, d'une petite verrue qu'il avait sur la lèvre. On lui donna aussi dans son enfance le nom d'Ovicula, parce qu'il avait beaucoup de douceur, et l'esprit lent à se développer. Son naturel tranquille et taciturne, son peu d'empressement pour les plaisirs de son âge, sa lenteur et sa difficulté à apprendre, sa complaisance et même sa docilité pour ses camarades, le faisaient soupçonner de bêtise et de stupidité par les personnes du dehors. Très peu de gens avaient su reconnaître en lui, sous cette pesanteur apparente, son caractère ferme, son esprit profond, sa grandeur d'âme et son courage de lion. Mais, excité ensuite par les affaires publiques, il fit bientôt voir à tout le monde que ce qu'on traitait de stupidité, de paresse, d'engourdissement et d'insensibilité était en lui gravité de caractère, prudence, constance et fermeté. En considérant la grandeur de la république et les guerres multipliées qu'elle avait à soutenir, il sentit la nécessité de fortifier son corps par les exercices militaires, afin de le rendre propre aux combats ; il le regardait comme une arme naturelle à l'homme. Il s'appliqua aussi à l'art de la parole, pour s'en faire un moyen de persuasion auprès du peuple ; il l'adapta au genre de vie qu'il avait embrassé. Son éloquence n'avait rien de ces ornements recherchés, de ces grâces vaines et frivoles qui ne peuvent plaire qu'à la multitude ; elle était pleine de ce bon sens qui lui était naturel, abondante en pensées fortes et profondes, qu'on trouvait semblables à celles de Thucydide. On a de lui un discours qu'il prononça devant le peuple assemblé : c'est l'oraison funèbre de son fils, qui mourut après avoir été consul. Lire le texte en grec
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