Objectifs □ scène de vase n°I □ n°II □ n°III □ n°IV □ n°V □ n°VI □ n°VII □ n°VIII Déclinaisons Conjugaisons

VASES PEINTS GRECS □ Lire les mythes héroïques □ Flexion nominale et désinences verbales

□□□□ ὁ Θησεὺς καὶ ὁ Μινώταυρος □□□□

Scène nue  ● Scène avec phylactères en grec  ● Lecture des sources Version adaptée  ● Analyse artistique Prolongements Fiche imprimable

Commentaire d'oeuvre d'art : une scène de vase antique
Cette scène se trouve sur le fond (médaillon) d’une coupe à boire, une kylix dont voici un exemple en guise de modèle.

On appelle céramique à figures rouges les vases antiques dont les dessins ne sont pas couverts de vernis ; ne s’oxydant pas à la cuisson, ils ne noircissent pas mais restent de la couleur de la terre cuite, d’une couleur plus ou moins jaune orangé/rouge.

Il s’agit d’une scène relatant l’exploit du héros Thésée vainqueur du Minotaure.  Comme tout héros, il bénéficie de l’aide divine, ici Athéna, à la fois divinité guerrière, protectrice des héros et divinité poliade d’Athènes, fondée par Thésée.
Athéna se tient sur la gauche du médaillon : quatre symboles permettent de l’identifier. La déesse guerrière porte son casque à cimier (1), elle tient une lance dans la main droite (2), et porte l’égide frangée de serpents (3). L’égide est une cuirasse faite avec la peau de la chèvre Amalthée et arborant en son centre la tête de la gorgone Méduse. Athéna, fille de Zeus porte-égide (αἰγίοχος, épithète homérique) emprunte souvent à son père cet attribut à la fois protecteur et apotropaïque (ἀποτρόπαιος : protecteur, tutélaire) car il sert à détourner les ennemis en les effrayant. Enfin Athéna, connue pour sa sagesse, tient de la main gauche son animal fétiche, la chouette symbole de l’intelligence (4).
Cette représentation d’Athéna est très fréquente, on la retrouve sur les scènes d’autres médaillons (Héraclès et Athéna, Jason et Athéna)
Le jeune héros est nu, on distingue la bandoulière de son carquois (5) et il tient une épée de la main droite (6), de l’autre main il tient le monstre par l’oreille gauche (7).
La taille des personnages et la ligne de leurs regards établissent une hiérarchie : la déesse (debout) – le héros (les genoux fléchis) – le monstre (à terre). Le Minotaure se reconnaît à sa tête de taureau et son corps d’homme (7), il tend ses bras vers le sol, blessé à mort et s’effondre sur les marches (8) à l’entrée du labyrinthe dont l’entrée fait penser à un temple. On y retrouve en effet tous les éléments architecturaux de ce dernier : le podium (8), les colonnes crénelées dont le fût s’amincit jusqu’aux chapiteaux ioniques (10), le fronton, l’entablement qui présente un décor sommaire et le tympan nu, et enfin au-dessus de la corniche, à chaque extrémité de la toiture un acrotère (12) qui décore l’édifice.
Ce médaillon est dans un excellent état de conservation. Douris sait rendre le mouvement de la scène. Le thème traité, la sortie du labyrinthe, est très fréquent dans la peinture antique.