Objectifs □ scène de vase n°I □ n°II □ n°III □ n°IV □ n°V □ n°VI □ n°VII □ n°VIII Déclinaisons Conjugaisons

VASES PEINTS GRECS □ Lire les mythes héroïques □ Flexion nominale et désinences verbales

□□□□ ὁ Οἰδίπους καὶ ἡ Σφίγξ □□□□

Commentaire d'oeuvre d'art : une scène de vase antique
Cette scène se trouve sur le fond (médaillon) d’une coupe à boire, une kylix dont voici un exemple en guise de modèle (ci-contre).

On appelle céramique à figures rouges les vases antique dont les dessins ne sont pas couverts de vernis ; ne s’oxydant pas à la cuisson, ils ne noircissent pas mais restent de la couleur de la terre cuite, d’une couleur plus ou moins jaune orangé/rouge.

L’épisode représenté relève du mythe d’Œdipe : le héros rencontre la sphinge, créature hybride au corps de lion ailé et au buste de femme. C’est une scène d’échange : la sphinge  pose une énigme à laquelle Œdipe doit répondre en trouvant la solution sous peine d’être dévoré par le monstre.
Malheureusement les traits du visage de la sphinge ne sont plus distincts (1).
Le monstre hybride a ici une silhouette gracile et élégante, une petite taille : sa supériorité menaçante est dans sa connaissance, elle porte un élégant diadème décoratif parant ses cheveux noirs ; elle domine la scène, assise sur un plateau que porte une colonne à entablement ionique (2) reposant une large base (3), telle une statue. La sphinge surmontant une stèle posée sur une large base avait été représentée sur un monument daté de 540 avant J.-C., appelé la stèle « des enfants de Mégaclès » (figure n° 325, p. 382, dans K. Papaioannou, L’art grec).

 

 

Confortablement installé à ses pieds, assis sur un rocher (9) se tient Œdipe ; il la regarde amusé, sans crainte, droit dans les yeux. Œdipe a tous les attributs du voyageur grec : le pétasos (πέτασος), chapeau à larges bords (4),

la chlamyde (χλαμύς), manteau d'une seule pièce de tissu carrée ou rectangulaire et sans coutures, le long bâton de marche (6)

et des endromides (ἐνδρομίς), sorte de bottines lacées par devant avec des courroies.

 (3). Œdipe vient de la ville de Corinthe, où il vivait à la cour du roi Polybe, son père supposé, et arrive aux portes de la ville de Thèbes, accablée par la sphinge.
Œdipe est attentif et réfléchi, sa tête repose sur sa main (5), laquelle posée sur sa cuisse évoque l’attitude du penseur. Les jambes croisées lui donnent l’attitude décontractée du héros sûr de lui et de ses facultés.

 

Un motif floral très stylisé, un fleuron de fantaisie (8), décore l’espace laissé libre en bas à droite du médaillon. Les bordures de médaillon se caractérisent par l'alternance de séries de cinq méandres et d’une croix. En fin de frise, il ne reste assez de place que pour trois méandres.
On apprécie la belle qualité de la composition et du vernis.Les traits marquent les bris du vase dont les fragments ont été recollés.


Le héros brille ici par son intelligence et la scène dégage une impression impression saisissante de sagesse humaine, sans présence divine manifeste.