Le Loup e l'Agneau,
Esope
Un loup, voyant un agneau qui buvait à une rivière,
voulut alléguer un prétexte spécieux pour le
dévorer. C'est pourquoi, bien qu'il fût lui-même
en amont, il l'accusa de troubler l'eau et de l'empêcher de
boire. L'agneau répondit qu'il ne buvait que du bout des
lèvres, et que d'ailleurs, étant à l'aval,
il ne pouvait troubler l'eau à l'amont. Le loup, ayant manqué
son effet, reprit : « Mais l'an passé tu as insulté
mon père. Je n'étais pas même né
à cette époque, » répondit l'agneau.
Alors le loup reprit : « Quelle que soit ta facilité
à te justifier, je ne t'en mangerai pas moins. » Cette
fable montre qu'auprès des gens décidée à
faire le mal la plus juste défense reste sans effet.
Texte grec et traduction : HODOI
ELEKTRINIKAI
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W. Aractingy 81 x 100 cm, Juillet 1997
Le Loup et l'agneau,
La Fontaine
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
"Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
-Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
-Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'agneau ; je tette encor ma mère
-Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. -C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge."
Là-dessus, au fond des forêts
Le loup l'emporte et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
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Le Loup e l'Agneau,
Phèdre
Au bord du même ruisseau étaient venus un loup et
un agneau pressés par la soif. En amont se tenait le loup
et loin de là, en aval, était l'agneau. Alors, poussé
par sa voracité sans scrupules, le brigand prit un prétexte
pour lui chercher querelle. « Pourquoi, dit-il, as-tu a troublé
l'eau que je bois? » Le porte-laine répondit tout tremblant
: « Comment pourrais-je, je te prie, Loup, faire ce dont tu
te plains? C'est de ta place que le courant descend vers l'endroit
où je m'abreuve. » Repoussé par la force de
la vérité, le loup se mit à dire : «
Il y a six mois tu as médit de moi. » - « Moi?
répliqua l'agneau, je n'étais pas né. »
-- Ma foi, dit le loup, c'est ton père qui a médit
de moi. » Et là-dessus il saisit l'agneau, le déchire
et le tue au mépris de la justice.
Cette fable est pour certaines gens qui, sous de faux prétextes,
accablent les innocents.
Texte latin avec traduction : Itinera
Electronica
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