Objectifs □ scène de vase n°I □ n°II □ n°III □ n°IV □ n°V □ n°VI □ n°VII □ n°VIII Déclinaisons Conjugaisons

VASES PEINTS GRECS □ Lire les mythes héroïques □ Flexion nominale et désinences verbales

□□□□ ἡ τοῦ Ἡρακλέους ἀποθέωσις □□□□

Scène nue  ● Scène avec phylactères en grec  ● Lecture des sources Version adaptée  ● Analyse artistique Prolongements Fiche imprimable

Lecture : Héraklès dans le livre II d’Hérodote : héros ou dieu ? héros et dieu ?

I

Lire

attentivement

le texte ci-contre

 

II

Puis répondre aux questions suivantes

Qui en est l'auteur de ce texte ?

De quoi parle-t-il ?

Essayez de comprendre ce que veut dire "nome" en vous aidant du contexte

 

IIII

créer un tableau en deux colonnes

colonne 1 :

Héraclès héros

colonne 2 :

Héraclès dieu

puis faire des cases horizontales et compléter en répondant aux questions suivantes :

dans quel peuple ?

par quelle évolution ?

 

Chapitres 42-45 :
[2,42] XLII. Tous ceux qui ont fondé le temple de Zeus Thébéen, ou qui sont du nome de Thèbes, n'immolent point de moutons, et ne sacrifient que des chèvres. En effet, tous les Égyptiens n'adorent pas également les mêmes dieux ; ils ne rendent tous le même culte qu'à Isis et à Osiris, qui, selon eux, est le même que Bacchus. Tous ceux, au contraire, qui ont en leur possession le temple de Mendès, ou qui sont du nome Mendésien, immolent des brebis, et épargnent les chèvres. Les Thébéens, et tous ceux qui, par égard pour eux, s'abstiennent des brebis, le font en vertu d'une loi dont voici le motif : Héraclès, disent-ils, voulait absolument voir Zeus ; mais ce dieu ne voulait pas en être vu. Enfin, comme Héraclès ne cessait de le prier, Zeus s'avisa de cet artifice : il dépouilla un bélier, en coupa la tête, qu'il tint devant lui, et, s'étant revêtu de sa toison, il se montra dans cet état à Héraclès. C'est par cette raison qu'en Égypte les statues de Zeus représentent ce dieu avec une tête de bélier. Cette coutume a passé des Égyptiens aux Ammoniens. Ceux-ci sont en effet une colonie d'Égyptiens et d'Éthiopiens, et leur langue tient le milieu entre celle de ces deux peuples. Je crois même qu'ils s'appellent Ammoniens parce que les Égyptiens donnent le nom d'Amon à Zeus. Les Thébéens regardent, par cette raison, les béliers comme sacrés, et ils ne les immolent point, excepté le jour de la fête de Zeus. C'est le seul jour de l'année où ils en sacrifient un ; après quoi on le dépouille, et, de la même manière dont Zeus s'en était revêtit lui-même, l'on revêt de sa peau la statue de ce dieu, dont on approche celle d'Héraclès. Cela fait, tous ceux qui sont autour du temple se frappent, en déplorant la mort du bélier ; et puis on le met dans une caisse sacrée.
[2,43] XLIII. Cet Héraclès est, à ce qu'on m'a assuré, un des douze dieux : quant à l'autre Héraclès, si connu des Grecs, je n'en ai jamais pu rien apprendre dans aucun endroit de l'Égypte. Entre autres preuves que je pourrais apporter que les Égyptiens n'ont point emprunté des Grecs le nom d'Héraclès, mais que ce sont les Grecs qui l'ont pris d'eux, et principalement ceux d'entre eux qui ont donné ce nom au fils d'Amphitryon, je m'arrêterai à celles-ci : le père et la mère de cet Héraclès, Amphitryon et Alcmène, étaient originaires d'Égypte ; bien plus, les Égyptiens disent qu'ils ignorent jusqu'aux noms de Poséïdon et des Dioscures, et ils n'ont jamais mis ces dieux au nombre de leurs divinités : or, s'ils eussent emprunté des Grecs le nom de quelque dieu, ils auraient bien plutôt fait mention de ceux-ci. En effet, puisqu'ils voyageaient déjà sur mer, et qu'il y avait aussi, comme je le pense, fondé sur de bonnes raisons, des Grecs qui pratiquaient cet élément, ils auraient plutôt connu les noms de ces dieux que celui d'Héraclès. Héraclès est un dieu très ancien chez les Égyptiens ; et, comme ils le disent eux-mêmes, il est du nombre de ces douze dieux qui sont nés des huit dieux, dix-sept mille ans avant le règne d'Amasis.
[2,44] XLIV. Comme je souhaitais trouver quelqu'un qui pût m'instruire à cet égard, je fis voile vers Tyr en Phénicie, où j'avais appris qu'il y avait un temple d'Héraclès en grande vénération. Ce temple était décoré d'une infinité d'offrandes, et, entre autres riches ornements, on y voyait deux colonnes, dont l'une était d'or fin, et l'autre d'émeraude, qui jetait, la nuit, un grand éclat. Un jour que je m'entretenais avec les prêtres de ce dieu, je leur demandai combien il y avait de temps que ce temple était bâti ; mais je ne les trouvai pas plus d'accord avec les Grecs que les Égyptiens. Ils me dirent, en effet, qu'il avait été bâti en même temps que la ville, et qu'il y avait deux mille trois cents ans qu'elle était habitée. Je vis aussi à Tyr un autre temple d'Héraclès ; cet Héraclès était surnommé Thasien. Je fis même un voyage à Thasos, où je trouvai un temple de ce dieu, qui avait été construit par ces Phéniciens, lesquels, courant les mers pour chercher Europe, fondèrent une colonie dans cette île, cinq générations avant qu'Héraclès, fils d'Amphitryon, naquît en Grèce. Ces recherches prouvent clairement qu'Héraclès est un dieu ancien : aussi les Grecs, qui ont élevé deux temples à Héraclès, me paraissent avoir agi très sagement. Ils offrent à l'un, qu'ils ont surnommé Olympien, des sacrifices, comme à un immortel, et font à l'autre des offrandes funèbres, comme à un héros.
[2,45] XLV. Les Grecs tiennent aussi beaucoup d'autres propos inconsidérés, et l'on peut mettre de ce nombre la fable ridicule qu'ils débitent au sujet de ce héros. Héraclès, disent-ils, étant arrivé en Égypte, les Égyptiens lui mirent une couronne sur la tête, et le conduisirent en grande pompe, comme s'ils eussent voulu l'immoler à Zeus. Il resta quelque temps tranquille ; mais, lorsqu'on vint aux cérémonies préparatoires, il ramassa ses forces, et les tua tous. Les Grecs font voir, à ce qu'il me semble, par ces propos, qu'ils n'ont pas la plus légère connaissance du caractère des Égyptiens et de leurs lois. Quelle vraisemblance y a-t-il, en effet, que des peuples à qui il n'est pas même permis de sacrifier aucun animal, excepté des cochons, des bœufs et des veaux, pourvu qu'ils soient mondes, et des oies ; quelle apparence, dis-je, qu'ils voulussent immoler des hommes? D'ailleurs, est-il dans la nature qu'Héraclès, qui n'était encore qu'un homme, comme ils le disent eux-mêmes, eût pu tuer, lui seul, tant de milliers d'hommes ? Quoi qu'il en soit, je prie les dieux et le héros de prendre en bonne part ce que j'ai dit sur ce sujet.    

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